Le nombre d’émotions dites de base varie en fonction des écoles et des théoriciens.
Les quatre unanimement reconnues sont : la joie, la peur, la colère, la tristesse. A cela s’ajoute le dégout et la surprise pour Paul Ekman qui a travaillé sur leur distinction à travers les expressions du visage, identiques quelles que soient les cultures. Il allongera sa liste au fil de ses recherches.
L’AT ne retient que les 4 émotions primaires qui ne sont ni négatives, ni positives. Elles sont simplement des réponses utiles à des stimuli externes.
Origine | Emotion primaire | Réponse efficace |
Danger (réel ou supposé) | Peur | Protection- Contrat factuel- Information chiffrée |
Perte, séparation | Tristesse | Réconfort, Proposition d’aide |
Dommage, Frustration | Colère | Ecoute, Réparation (si cela est justifié)Excuses comme régulateur social (si cela est justifié) |
Satisfaction des besoins et/ou des désirs, Réussite | Joie | Partage, Félicitation |
Parfois l’émotion n’est pas en adéquation avec la situation :
– Elle peut être disproportionnée. L’émotion exprimée, ici et maintenant, correspond à un événement beaucoup plus ancien, lié à l’enfance. Par exemple, je me mets à hurler à l’approche d’un caniche. Il s’agit d’une émotion élastique[1].
– Elle peut être substituée par une autre. Par exemple, je montre de la joie alors que la situation devrait provoquer de la colère ; je ris quand quelqu’un me bouscule. Là aussi, l’explication se situe probablement dans l’enfance. L’émotion adéquate, la colère, n’était sans doute pas « autorisée » dans l’environnement familial de l’enfant. Ici la joie est une émotion parasite[2]. Elle n’est pas réparatrice et ne répond pas au besoin de la situation.
Enfin, je ne résiste pas à l’envie de vous faire partager ce très beau texte du Dalaï Lama pour qui il n’y a que deux émotions qui s’opposent : la peur et l’amour[3].
» S’il y a de la peur c’est qu’il n’y a pas d’AMOUR.
Quelque chose vous tracasse ? Cherchez la peur.
Chaque fois qu’une émotion négative se présente à nous, il se cache derrière une peur.
En vérité, il n’y a que deux mots dans le langage de l’âme : la peur et l’AMOUR.
La peur est l’énergie qui contracte, referme, attire, court, cache, entasse et blesse.
L’AMOUR est l’énergie qui s’étend, s’ouvre, envoie, reste, révèle, partage et guérit.
La peur enveloppe nos corps dans les vêtements.
L’AMOUR nous permet de rester nu.
La peur s’accroche et se cramponne à tout ce que nous avons.
L’AMOUR donne tout ce que nous avons.
La peur retient.
L’AMOUR chérit.
La peur empoigne.
L’AMOUR lâche prise.
La peur laisse de la rancoeur.
L’AMOUR soulage.
La peur attaque.
L’AMOUR répare.
Chaque pensée, parole ou action est fondée sur l’une ou l’autre émotion.
Tu n’as aucun choix à cet égard, car il n’y a pas d’autre choix.
Mais tu es libre de choisir entre les deux.
Ainsi, au moment où tu promets ton plus grand AMOUR, tu accueilles ta plus grande peur car, aussitôt après avoir dit « je t’aime » , tu t’inquiètes de ce que cet AMOUR ne te soit retourné et, s’il l’est, tu te mets aussitôt à t’inquiéter de perdre l’AMOUR que tu viens de trouver.
Cependant, si tu sais Qui Tu Es, tu n’auras jamais peur.
Car, qui pourrait rejeter une telle magnificence ?
Mais si tu ne sais pas Qui Tu Es, alors tu te crois bien inférieur.
Fais l’expérience glorieuse de Qui Tu Es vraiment et de qui tu peux Être.
Le Dalaï Lama. »
[1] Kupler et Haimowitz – Les élastiques – Classiques de l’Analyse Transactionnelle – Vol 2
[2] English – Substitution des sentiments parasites aux sentiments rééls – Classiques de l’Analyse Transactionnelle – Vol 1
[3] Ce texte est présent sur plusieurs sites web, je n’en connais pas l’origine